Mutisme sélectif: une aide au quotidien

La première chose à prendre en compte dans le mutisme sélectif, c’est l’anxiété. Il est important de ne pas s’énerver contre l’enfant qui ne parle pas, ne pas le culpabiliser, ne pas le punir et faire en sorte de rester serein soi-même. Lorsque vous vous sentez submergé par la pression sociale, n’hésitez pas à lui en parler tout en lui expliquant que c’est à lui de gérer lorsqu’il est prêt à parler. Même le fait de récompenser l’enfant pour avoir parlé peut être vécu comme une forme de pression.

L’environnement peut impacter sur la disponibilité de l’enfant. Il est important de garder l’environnement calme, ou de permettre à l’enfant de se réfugier dans un espace calme (sa chambre, une cabane dans le salon…). Trop de stimulation auditive, visuel peut entrainer un stress émotionnel (par exemple des animaux qui crient ou se battent…).

          Pour valoriser l’enfant, il est préférable d’exprimer son ressenti plutôt que de le complimenter. Il vaut mieux dire : « je suis contente que tu aies expliqué à mamie ce que tu voulais », ou encore «je suis fière que tu aies dit bonjour à la boulangère », plutôt que « tu as parlé, tu es fort ! tu es courageux ! » « bon travail !».

Les enfants anxieux sont sensibles à la pression des éloges, pouvant être vécu comme un jugement, même s’il s’avère positif. Ces enfants veulent être acceptés, pas jugés.

          Il faut éviter au maximum les questions comme : « mais pourquoi tu ne veux pas parlé ? » « rooh mais tu connais ces gens, tu peux parler ! ».

          Passer du temps avec votre enfant abaissera son anxiété : jouer à un  jeu de société, des échanges de ballon, cuisiner, bricoler…  sont de bonnes expériences pour l’enfant pour apprendre à vivre et explorer ses émotions et les sensations qu’elles entrainent.

Les jeux vidéo ne sont pas le meilleur choix, car ils ne donnent pas les mêmes chances de contact visuel et de communication. Privilégiez des consoles comme la wii, la switch avec des jeux entrainant des mouvements.

Vous pouvez fixer des objectifs simples comme commander dans un restaurant, avoir une conversation avec un autre enfant…puis établissez des étapes pour y parvenir :

  • Murmurer à l’oreille du parent pour faire intermédiaire
  • Faire des gestes, jouer avec l’autres sans parler
  • Chuchoter aux parents
  • Chuchoter au serveur, à l’enseignant, au copain
  • Utiliser une voix normale
  • Répondre par des mots courts : oui, non…
  • Elaborer des réponses plus longues
  • Etablir une vraie conversation…

Suite à l’action, vous prenez le temps de dire discrètement à l’enfant que vous êtes fier de lui. Il faut éviter d’en faire trop et de célébrer devant les autres, pour éviter toute gêne de l’enfant qui accentuerait l’anxiété sociale.

L’idée est d’avancer pas à pas vers l’objectif final. Si un enfant se débat avec une marche, on peut alors trouver une marche plus simple et plus basse pour y retourner.

 

Qu’en est-il de la famille et des amis bien intentionnés mais peu serviables ?

A. Il arrive que d’autres adultes bien intentionnés tentent de faire pression sur votre enfant. Peut-être que grand-mère veut récompenser votre enfant avec du chocolat pour avoir parlé. Ou peut-être y a-t-il un oncle qui fait pression sur votre enfant pour qu’il parle.

Validez votre parent bien intentionné en disant « Merci de vouloir aider mon enfant à pouvoir parler. Les professionnels ont recommandé que dans ce cas, la meilleure façon de l’aider à parler est de garder les choses calmes, détendues et froides. Cela prend du temps, mais c’est la meilleure solution à long terme. Merci encore de votre sollicitude – cela signifie beaucoup pour moi ».

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