Mutisme sélectif: préconisation pour l’école

Votre objectif premier n’est pas de faire parler l’enfant mais de mettre en place un environnement qui diminuera son anxiété. Tout d’abord, il est essentiel que vous parveniez à créer une relation de confiance avec lui.

Conservez coûte que coûte une attitude bienveillante et compréhensive à son égard.

Expliquez-lui que vous voulez l’aider, que vous comprenez que c’est difficile pour lui de ne pas réussir à parler et que vous ne le forcerez jamais à parler. Bien sûr, n’insistez pas pour qu’il dise « bonjour », « au revoir », « s’il te plaît » ou « merci ».

Evitez également de lui demander de parler ou de chanter devant les autres enfants sans quoi sa peur risque de s’intensifier et son mutisme de se renforcer.

Privilégiez des activités de jeu ou de lecture en petits groupes en invitant si possible un autre enfant avec lequel il a des affinités.

Enfin, veillez à le faire participer à la vie du lieu d’accueil sans qu’il ait besoin de parler (comme par exemple distribuer les bavoirs, aller chercher les crayons de couleurs, apporter une boîte de jouets, etc.). Ces activités lui permettront peu à peu de s’intégrer au lieu d’accueil autrement que par la parole.

L’expérience montre que la stratégie la plus efficace pour aider un enfant à parler à l’école repose sur la collaboration étroite entre l’équipe de professionnels et les parents. Ces derniers sont des partenaires privilégiés car c’est souvent en leur seule présence que leur enfant se sent suffisamment à l’aise pour s’exprimer ! L’objectif est de croiser au maximum la vie familiale de l’enfant (où il se sent très à l’aise) avec le lieu d’accueil (où il ne sent pas encore assez à l’aise pour parler).

Pour cela :

• Proposez aux parents de vous apporter des livres et des jouets de la maison que leur enfant aime tout particulièrement (vous prendrez quelques minutes pour les lire avec l’enfant en tête à tête le matin, puis pour les lire aussi avec le reste du groupe la journée)


•  Invitez les parents à passer du temps dans la section le matin (ou le

soir) avec leur enfant. Demandez-leur d’amener un livre ou un jeu avec lequel ils ont l’habitude de jouer avec leur enfant à la maison. L’idée étant que l’enfant parvienne à se détendre dans cet espace-temps.

Progressivement, vous pourrez vous greffer à leur temps de jeu, puis inviter l’un des copains de l’enfant, puis d’autres enfants du groupe. Le cercle sera agrandi peu à peu.

Plus tôt vous mettrez en place l’ensemble de ces stratégies au sein du lieu d’accueil, plus vous éviterez que ce mutisme s’installe dans le répertoire comportemental de cet enfant. Selon le profil de l’enfant et la pertinence de l’accompagnement des adultes, ce mutisme sélectif dure en moyenne entre 2 et 12 ans dans la vie d’un enfant. De par votre bienveillance et vos interventions, vous mettez donc toutes les chances du côté de cet enfant pour que son mutisme ne s’installe pas et que sa scolarité future ne soit pas impactée.

A ne pas faire pour l’école

  • N’utilisez pas le blâme, les taquineries, l’humiliation et la coercition pour motiver l’enfant à parler.
  • N’essayez pas d’utiliser la logique et la raison, par exemple « si vous ne parlez pas, alors (la conséquence se produira) ». Même l’utilisation de systèmes de récompense positifs n’est pas forcément la meilleure solution.
  • Ne placez pas l’enfant au centre de l’attention, même s’il s’agit d’une attention positive. Ainsi, ne félicitez pas l’enfant devant les autres pour avoir parlé, c’est-à-dire ne lui dites pas « Bon travail ! » Vous pouvez cependant lui exprimer discrètement votre gratitude, par exemple : « Merci pour tous les efforts que tu fais (pour aller à l’école, pour communiquer, etc.), j’apprécie ! »

MISE EN PLACE D’UN PAP

  • Ne pas mettre la pression pour s’exprimer oralement
  • Préférer un mode non verbal d’expression pour encourager l’enfant à s’exprimer sans sentir de pression à parler (oui/non de la tête par exemple pour commencer, pouvoir demander de l’aide avec un geste prédéfini).
  • Proposer un outil d’expression (cartes mots : oui, non, je n’ai pas compris, j’ai compris, aller aux toilettes…, carnet de communication personnel)
  • Encourager l’expressivité sous la forme de petite responsabilité valorisante
  • Laisser un peu plus de temps pour les exercices écrits
  • Proposer des polycopiés pour soulager l’écrit au quotidien
  • Proposer des temps d’échange en individuel, sans le regard du reste de la classe
  • Ne pas laisser dans la zone de confort : les exigences peuvent par exemple être que Lucie écrive seule jusqu’au bout ce qu’elle a à faire (en lui indiquant visuellement le temps qu’elle aura pour cela)

PROTOCOLE D’AIDE A L’ECOLE :

 * le parent passe du temps avec son enfant dans l’école à faire des jeux qui sollicitent progressivement sa parole (2 fois par semaine, pendant 15-20 mns) en dehors des heures de classe, le mieux étant en fin de journée, et sans que l’enseignant soit présent, car sa présence empêche l’enfant d’être à l’aise en début de protocole), avant de passer aux étapes suivantes.

* les étapes suivantes consistent à intégrer des camarades de classe, puis à introduire la maitresse.

* Finalement, le parent se retire des séances d’entrainement.

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