THERAPIE DE L’ECRITURE

Nous lisons de plus en plus de publicité ou de site internet mettant en avant la graphothérapie comme étant LA rééducation de l’écriture, que les orthophonistes, les ergothérapeutes ou encore les psychomotriciens ne sont pas formés ni n’ont le temps de s’en occuper.

Au-delà de la dénonciation de l’aspect diffamatoire et faux de ces propos, nous tenons à rappeler quelques points :

  • Les orthophonistes, les ergothérapeutes et les psychomotriciens sont des auxiliaires de la médecine. Ils ont ainsi des règles à suivre (ordonnance, obligation de formations régulières et de mise à jour des connaissances, obligation de prodiguer les soins les plus efficaces possibles pour les patients) qui vous protègent contre des dérives de leur part.  Ainsi, tout le monde peut consulter les devoirs et les limites de ces thérapeutes grâce à leur décret de compétences sur internet.

Décret de compétences :

Psychomotricien :  https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000693097/

Ergothérapeute : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006072665/LEGISCTA000006178634/2021-08-08

Orthophoniste : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000413069

  • Les orthophonistes sont les spécialistes du langage oral et écrit. Ils vont ainsi s’intéresser particulièrement au fond du langage écrit (grammaire, orthographe, conjugaison…) et sont les seuls à pouvoir apporter un diagnostic orthophonique (anciennement dyslexie, dysorthographie…) qui sera ensuite validé par un médecin. Ils peuvent soutenir l’enfant dans les grandes bases sur la forme (installation au bureau, organisation de l’espace, tenue du crayon) et orienter vers un spécialiste lorsqu’il s’agit de troubles et non simplement de mauvaises habitudes.
  • Les psychomotriciens sont les spécialistes du tonus et de la graphomotricité. Ils vont ainsi s’intéresser au geste graphique dans sa globalité (posture, coordinations, formes des lettres, tenue du crayon…) et l’impact psychologique de la trace graphique. Ils vont ainsi participer à la recherche diagnostic du type TDC (anciennement dyspraxie) ou encore dysgraphie.
  • Les ergothérapeutes sont les spécialistes de l’adaptation de l’environnement. Ils vont s’intéresser aux besoins d’adaptation du type : installation au bureau, aides techniques comme les guides doigts, la mise en place d’un ordinateur. Ils participent également aux diagnostics de dysgraphie.

En conclusion, ces thérapeutes paramédicaux, auxiliaires de la médecine, ont bien les compétences pour accompagner un enfant présentant des difficultés dans l’écriture. Ils peuvent travailler en complémentarité selon les besoins spécifiques de l’enfant, et vont donc répondre à une problématique globale.

J’ajouterais que l’écriture est un des actes les plus fins et les complexes que l’être humain peut réaliser. Il recrute une concentration, un ajustement postural, des coordinations, une motivation, des fonctions exécutives,  le langage, la réflexion… On comprend dès lors que son accompagnement thérapeutique demande une vision globale pour ne pas passer à côté d’une autre difficulté entrainant ces troubles de l’écriture.

Chacun est libre de choisir son thérapeute, quel qu’il soit. Nous nous battrons toujours pour ce droit. Mais ce choix doit se faire avec des informations correctes.

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