Comme d’habitude, nos petits yeux ont fureté sur internet, et ont encore trouvé de lourds débats en lien avec le comportement des enfants : les caprices !

Et là encore, c’est le bazar.. entre « l’enfant n’est pas encore assez mature, c’est pas des caprices » et « faudrait pas tomber dans le laxisme » et « dire non c’est être violent »…. Dur dur en tant que parents de pas culpabiliser… et surtout de savoir quoi faire en réalité !!!
Revenons à la base. C’est quoi un caprice ?
Non, ce n’est pas avoir une réaction démesurée.
Un caprice, c’est une envie subite, irréfléchie et passagère, fondée sur la fantaisie et l’humeur. Genre, là, maintenant, votre loulou il a envie de manger des frites, pas des pâtes. Il ne s’agit pas forcément de vous provoquer ou de faire exprès, c’est impulsif. Donc en soit, pour le parent, la réponse parait simple. Il va manger ce qu’il a dans son assiette. Caprice géré.
Mais c’est là que ça peut se compliquer.

Quelle que soit la méthode que vous allez utiliser (et là j’ai une pensée pour les parents qui nous disent : « on a tout essayé », car oui, ils ont tout essayé…), l’enfant va se braquer et insister jusqu’à faire une « crise ».
Et en vrai, là, qu’on a une réaction démesurée : l’enfant ne gère pas sa frustration ! Nous sommes d’accord pour dire que l’enfant ne sait pas gérer ses émotions, que son cerveau n’est pas mature dès le départ pour faire face à tout ça. Il a alors besoin de l’adulte pour comprendre qu’on ne peut pas être satisfait tout de suite et tout le temps comme on en a envie. Vous imaginez le tableau une fois adulte ?
Employé dans une entreprise, à 11h, il a une petite faim alors il décide de prendre sa pause déj. Ben ouais, sauf que son manager lui rappelle gentiment que sa pause, c’est à 12h30, pas 11h, et il s’en fout de savoir qu’il a faim maintenant. On se retrouverait avec une jolie bagarre en perspective, ça serait pas joli joli à voir.
Car c’est pour ça qu’on doit frustrer nos enfants. Pour ce qu’ils deviendront plus tard.
Bref, digression.
Revenons à notre loulou qui veut manger des frites et qui se roule par terre. Ce qui se passe pour lui, c’est qu’il est dans un état de colère tel, qu’il ne peut plus entendre, et finalement, soit il ne sait plus vraiment pourquoi il est dans cet état, soit il se sent obligé d’aller jusqu’au bout pour ne pas perdre la face. Car il sait très bien être vexé le ptit bonhomme.
Ce dont il va avoir besoin ? déjà, que ses parents soient d’accord sur la réponse à apporter. On peut donner un temps mort pour que les parents en discutent entre eux, ou avec soi-même quand on est seul. Même si l’enfant hurle, on peut se donner un peu de temps pour raisonner, sinon on fait n’importe quoi.
Ensuite, on met en application…. Et on s’y tient !! si l’enfant voit la moindre faille, qu’est ce qu’il l’empêchera de recommencer ? il a déjà réussi à avoir gain de cause. Donc on explique à l’enfant en lui parlant en face à face, à sa hauteur, quelle solution a été choisi. On exprime notre ressenti sur ce qu’il vit en lui, on explique aussi ce que ça nous fait de l’entendre et le voir comme ça, et on appuie bien sur le fait que de toute façon ça ne changera pas. Une fois que c’est fait, préférez les phrases courtes et directives : « non », « je ne suis pas d’accord », « c’est interdit ».

Vous avez déjà expliqué une fois, si vous avez besoin de revenir dessus, c’est que l’enfant n’est plus en capacité d’écouter. Ça ne sert plus à rien de discuter. Il faut faire retomber l’intensité de l’émotion, et pour ça, il faut la couper à la racine. On peut aussi le contenir dans ses bras, lui parler doucement, mais en ne lâchant jamais sur la décision prise. Une fois que l’enfant se sentira contenu par votre présence verbale, il va se relâcher et là vous pourrez reprendre le temps d’échanger avec lui sur la situation.
Réagir de manière brusque et forte ne traumatisera pas votre enfant. Il ne vous détestera pas (enfin si sur le coup parce que zut il les voulait ses frites quoi !), et vous resterez sa figure d’attachement. Il aura vu qu’il peut vous faire confiance pour prendre soin de lui, faire attention à lui. Car dire non à un enfant, c’est pour son bien, c’est qu’on l’aime. Il n’aura pas appris à « taire » ses émotions, il aura appris à utiliser un circuit plus efficace pour échanger sur une problématique, comprendre ce qu’il ressent et abaisser les réactions corporelles très fortes qui l’ont envahi.
Ici, il n’est nul question de dominant/dominé. Car au final, l’enfant est dépendant de son parent pour grandir et mûrir. C’est un travail d’équipe. Il montre ce qui ne va pas, ce qu’il ne sait pas faire et c’est au parent de prendre le relais pour l’aider.